En choisissant le Canada comme terre d’accueil, on pense généralement que les émigrés ont préféré la dureté du climat à celle des conditions politiques, des iniquités juridiques et sociales, des coutumes faussement empreintes de religiosité ou encore de la pratique d’un pouvoir tyrannique abusif, légitimé par des slogans tantôt révolutionnaires, tantôt progressistes/ nationalistes, nourries dans leur pays d’origines. Dans les pays arabes, la liberté est vécue comme un breuvage interdit; c’est ce breuvage que les émigrés vers le canada ont soif de déguster. Sur le plan matériel, grand nombre d’entre eux peuvent travailler chez eux avec des salaires plus conséquents, mais ils conçoivent que leur situation matérielle ou encore leur statut administratif et social n’ont aucune valeur au regard du sentiment d’humiliation insensé, généré par le manque des libertés élémentaires dans leur pays d’origine.
Cette ontologie se propose de brosser un état des lieux partiel, mettant en exergue des femmes et hommes de lettres, des penseurs et des artistes ainsi que des acteurs médiatiques d’origine arabe qui ont laissé leur empreinte tant en termes de thématiques traitées, d’analyse développée ou de discours prôné, pour gérer les dualités de l’identité et de la différence, de l’universalisme et de la spécificité, de l’amour et de la paix… Un temps d’arrêt sur leurs travaux et productions artistiques littéraires et scientifiques, montre qu’ils ont fait de l’identité un moment d’ouverture sur les acquis de l’humanité et une vision tournée vers le futur plus qu’un moment de retour pathologique au passé.