Elle glissa ses douces mains blanches aux ongles couleur de fraise sur son beau corps harmonieux, bailla légèrement, recouvrant sa bouche de la paume de la main, et balaya de l'autre les mèches rebelles de ses longs cheveux noirs de jais, de sorte qu’elles se reposent sur ses épaules, qui se soulèvent de soulagement sous la fraîcheur de la brise. Elle se glissa hors de son lit, heureuse, les rêves de la nuit bouillonnant en ses tréfonds. Elle semble lasse, du manque de sommeil, car elle a veillé si tard.
Elle sentait son parfum de la nuit dernière et ressemblait à des princesses dans une élégante halle d'entrée arabe, alors qu’elle se dirigeait vers la salle de bain, légère dans des moufles en satin brodé, son beau corps drapé dans une chemise de nuit en dentelle de soie violet ou on peut deviner les rondeurs de son beau corps de déesse. Elle arrive devant la salle de bain, ressentant une paresse qui a dépassé la léthargie.
Elle a regardé longuement sa silhouette dans le miroir. Elle s’est sentie satisfaite de son regard, de sa taille élégante qui frémissait tels les cèdres du Liban, s’est émerveillée de son teint basané, ses beaux traits de filles de la campagne. Mais, ses yeux reflétaient une ombre de tristesse poignante, sans omettre la passion et la magie de leur brillance.
En son cœur habite un cumul de souffrances de la femme arabe dont on a abusé de sa vie rurale. Les hommes lui dictent des lois et des décrets qu’elle devra suivre à la lettre.
Son temps était partagé entre les tâches ménagères, cuisiner, laver et nettoyer, sans oublier de lire, d'écrire pour casser la routine et la monotonie de ses journées si longues qui s’étirent.
Or, elle n’a jamais abandonné son courage ni sa détermination ainsi que son beau rêve, qui réchauffait ses sentiments bleus de la couleur de l’océan et du vent. Elle ne se soucie guère, car elle ne sera jamais vaincue par son dur regard. Elle est convaincue que sa jalousie a dépassé toute les limites, mais que faire? les dés sont jetés! Rien ne peut changer sa destinée.
Elle posa une question à son image que reflétait le miroir et elle lui dit:
- Depuis quand l'homme de l'Orient a-t-il permis à sa belle moitié d’être parmi les intellectuels et les personnes instruites?! Elle a répondu à son portrait magnifique qui se reflète dans le miroir encadré d’argent poli:
- Ne sois pas triste oh mon sourire, je suis sûre qu’il essaie de contrôler mes sentiments, usant de ma faiblesse féminine qui ne peut se rebeller et mon statut marginalisé, devant les hommes répressifs et injustes qui nous imposent leurs lois? Mais, ne t’en fais pas pour moi mon amie, mon arme est entre les mains et comme tu le sais, je suis forte et difficile à dompter. En ma possession, se trouve une richesse que nul que moi ne possède. Cette dernière ne s’appauvrira jamais et je saurai comment l’utiliser et lui faire face. J’y arriverai un jour à contrôler ses sentiments, à l’attendrir pour qu’il se soumette à tous mes désirs.