Sans rendez-vous

2020-05-04

Toi, qui d’elle-même s’invite

Sans aucun rendez-vous.

Toi, qui me rends visite

Dont j’ignore les dessous.

Toi, qui me réjouis sans limites,

Ton mérite dépasse le tout.

 

Tu vaques à tes affaires

Ignorant jusqu’à mon existence.

Tu atteints ce que tu espères,

Me laissant que des souffrances.

Tu décides du temps comme tu le préfères,

Te moquant toujours de mes préférences.

 

Même si on s’est habitué en permanence

Mon regard ne t’a guère admiré.

Nous faisons des concessions d’allégeance

Concernant nos communs intérêts.

Quelles que soient nos différences,

Je demeure ton fidèle passionné.

 

Je suis sensible envers toi

Bien que mes mains ne t’ont effleurée.

J’écrirai tout ce qui sort par ta voie

Bien que les oreilles n’ont rien écouté.

J’en ferai des poèmes toutefois,

Dont la longueur sera inégalée.

 

Même si je change d’emplacement

Sans te communiquer mon adresse.

Ton temps s’avère le moment,

Dès que ton cœur est touché par la tendresse.

Mon gouffre te paraîtra évident

Et je comblerai tout ce qui t’intéresse.

 

Tu n’as pas d’itinéraire singulier,

Tous les chemins t’y conduisant.

Ton viatique, est-il amer et déprécié

Ou précieux comme je l’attends ?

Même si le pique n’est pas aiguisé,

Tout se résout comme par enchantement.

 

La porte et la fenêtre sont fermées,

J’ai même bouché les accès ouverts.

Aucun coin n’est négligé

Y compris les caniveaux divers.

Par où es-tu donc passée,

A travers le vent ou l’éclair ?

 

Il m’arrive de t’aimer, de te haïr,

Tu es aussi douce que désagréable.

Il m’arrive de t’aimer, de te haïr,

Tu es aussi délicate qu’insupportable.

Il m’arrive de t’aimer, de te haïr,

Tu es aussi familière qu’inabordable.

Il m’arrive de t’aimer, de te haïr,

Tu es aussi polie que décevable.

 

J’ignore par quel moyen tu arrives

Quand tu atterris chez-moi ?

Plutôt, comment tu t’esquives,

Me laissant seul, pantois ?

Il est temps que tu prennes l’initiative,

Entendre un seul mot de toi.

Restons ensemble à jamais si tu arrives,

Sinon, rends-moi la paix que tu me dois !

 

02- Apaise mon cœur

 

Apaise et soulage mon cœur

Toi qui viens sans tarder.

Vide ma mer en profondeur

De tout ce qu’elle a accumulé.

C’est bien toi mon libérateur,

C’est toi mon secours assuré.

 

 

Quand tu te présentes devant mes yeux,

Je vois renaître l’espoir en moi.

Tu soulages mon cœur orageux

Dès que mon regard se pose sur toi.

Ton écho est tantôt nuisible tantôt joyeux,

Grondant à mon égard, combien de fois.

 

Chemine toujours à mes côtés,

Je te prie, ne m’abandonne pas.

Aux ingrats, ne prête aucun intérêt,

Qu’ils se taisent ou qu’ils aboient.

Tu n’as ni ombre ni reflet

Oh ! L’intime ! Tu es même privé de voix !

 

Toute chose que tu verras,

Fais-moi part de sitôt.

Toute chose que tu entendras,

Arrange-lui bien les mots.

Tout ce que tu souhaiteras,

Choisis-lui un nom beau.

 

Viens, sans même m’avertir,

A la porte inutile de frapper.

Vas où il te plait de partir,

Vas visiter toute la contrée.

Quant à la rime, c’est à toi de choisir,

De mon fond, tu peux encore t’inspirer.

 

 

03- Les creux de mes nuits

 

C’est des poèmes qui remplissent

Les creux de toutes mes nuits.

Ils viennent et envahissent

Ma solitude, sans répit.

Ils m’attristent et me réjouissent,

Contrariant le cours de ma vie.

 

Soyez indulgents à mon égard,

Vous tous, très chers amis !

Mes nuits sont des cauchemars

Hantées par des sursauts en série.

Même dans le rêve, par hasard,

Ma tête pense et réfléchit.

 

S’agit-il d’une ou de deux situations,

Je passe toute la nuit à réfléchir.

En plus des essoufflements,

Peur et angoisse réunies.

A l’aube, au premier rayon,

Je perds ma force et je pâlis.

 

Que je dorme tout le jour,

Il m’est impossible de récupérer.

Autour de ma face, faites le tour,

Elle vous paraîtra tel un citron pressé.

Quant à ma taille tout court,

Hélas ! Elle est devenue courbée.

 

Toi, le bienheureux, m’a-t-on dit,

Après avoir entendu mes vers.

Toi au moins pardi !

Tu t’es soulagé de ta colère.

Quant à mes nombreuses péripéties,

C’est une véritable galère !

 

 

J’extériorise mes préoccupations

Et bien d’autres choses encore.

Je me mêle aussi de vos tourments

Puisque votre conscience s’endort.

Et d’après votre entendement :

« que chacun mérite son sort ».

 

C’est plus fort que moi, bien entendu,

Le poème au bout des lèvres est constant.

Vos malheurs et les miens réunis

Font l’objet de mes sentiments.

Ce sont des cloques et des ampoules en série

Que j’aiguillonne très souvent

 

 

4- Le besoin m’a inventé

Le besoin m’a inventé

Ayant une place réservée

Dans la vie de l’être humain.

De tous visages, il m’a doté,

Avec des formes variées,

L’histoire étant témoin.

 

Je m’occupe de toutes activités,

Je rends la tâche aisée

Pour celui qui m’a découvert.

Oh ! Combien de choses ai-je coupées,

Légumes, maint bois taillés

Et quartiers de viande divers !

 

Au travail, je me perfectionne,

Etant fier de ma personne,

Ma valeur ne cesse d’augmenter.

A peine sorti de cuisine que j’abandonne,

D’un fourreau, on me couronne,

Chose qui me procure la beauté.

 

On m’accroche au muret,

Me réservant des coins préférés,

Parce que l’on me vénère.

On me saisit avec fierté

Dans la vie royale ou celle des aisés,

Celle d’ailleurs que je préfère.

 

Cependant, oh ! Quelle fatalité

D’être utilisé par un forcené

Pour commettre un carnage !

A cause de moi, on a balafré,

Beaucoup sont assassinés

Jusqu’à me qualifier de mauvais présage !

 

En une minute, tout s’en va,

Je m’écroule au plus bas,

Ayant honte de moi-même.

Devenu otage de l’homme de loi

Qui condamne ce malfrat,

Alors, je revois tous mes problèmes.

 

Ma mer, à présent, est déchaînée,

Me rappelant tout le passé

Et de toutes les voies déjà prises.

La flamme m’a défiguré,

Le marteau a pris le relais

Avec la pierre, on m’aiguise.

 

A tout feu, j’ai résisté,

Je n’entends que le soufflet

Qui malmène mon état.

A toute surface rude, on m’a aiguisé

A la ponceuse ou au rocher

Pour avoir un tranchant adéquat.

 

Voilà donc ce que j’ai enduré

Avant de vous rencontrer,

N’est-ce pas un vrai tourment ?

Chez certains, j’ai fait preuve de bonté,

Chez d’autres, j’ai causé des méfaits,

Le savez-vous ? Je suis le tranchant !!

 

 

05- L’argent

 

Nous savons que l’argent est un moyen

Et une nécessité pour tout individu.

Sa valeur est appréciée par le mesquin

Ou bien même les bourgeois reconnus

Quand aux richards je les plains

Il les déroutent, et sont toujours à l’affût.

 

L’argent fait perdre le bon sens

Pour les riches des derniers temps.

Il les pousse, à vrai dire, à la démence,

Fonçant tel un sanglier menaçant.

Dans les airs, ils voudraient qu’ils s’élancent

Ou s’accrocher carrément au vent.

 

Acheter un lit, on le sait chose simple,

Il ne peut, hélas, garantir l’endormissement.

Même s’il procure une nourriture indispensable,

Tu ne lui trouveras aucun goût cependant.

Pare-toi d’or et d’argent si tu es capable

Mais sache que la beauté ne se vend.

 

Tu t’achèteras des connaissances

Mais au grand jamais d’amitié.

L’argent te bâtira une forteresse de convenance,

Mais la mort ne pourra t’épargner.

Tu pourras choisir ta tombe à l’avance

Mais au ciel tu ne pourras l’assurer.

 

Tu te permettras tout désir de valeur

Et tes espérances seront comblées.

Mais tu ne verras plus le bonheur,

Héritage exclusif des déshérités.

Même une armada de guerriers prometteurs

Ne pourra plus jamais te sauver.

 

Tout remède sera à ta portée,

Sauf bien sûr la vigueur !

La médication te sera d’un abord aisé

Exceptée la paix qu’on ne trouve chez les vendeurs.

La vie t’a gâté de plaisirs et de fierté

Mais au fond, tu débordes de peine et de douleur.

 

Tu achèteras tout ce que tu désires

Etant donné que tu as plein de sous.

Tout ce que tu arrives à découvrir

Et ce qui te séduit surtout.

Cela ne pourrait t’empêcher de mourir,

Qu’attends-tu d’un simple bambou ?

 

L’argent procure tant de choses

A l’essentiel il ne pourra accéder !

Ce n’est que les coquilles qu’il entrepose

Une fois de leurs contenances elles sont vidées.

Une fois l’effet justifié par la cause,

S’éclaircit alors la trahison avérée !

 

A présent, vas-y mettre un prix

Au bonheur, à la joie et à la santé.

Autrement dit, la paix, les amis,

L’amour, la multitude d’héritiers

La vertu et la longue vie…

Tes milliards ne sont qu’un fardeau malaisé

Qui ne t’ont assuré aucune garantie.

 

 

06- La santé et ses limites

 

La santé atteint ses limites

La maladie en profite

Pour aggraver les dégâts.

Faisant du corps son gîte,

Le détruit et l’irrite,

Combien de plaies elle prévoit !

 

Le mal, qui, dans le corps, progresse,

Propage ses racines et prospère.

Il change de place en vitesse

Et laboure à tort et à travers.

Durant la nuit, il t’oppresse

Et il te fait voir toutes les misères.

 

Le mal s’enfonce et lacère,

Il est le pire des tourments.

Même son nom est amer,

Il est réputé pour ses inconvénients.

Il te fera courir les artères,

Le corps peine d’exténuation.

 

Le remède du mal est la médication ;

A cet effet, nombreuses sont nos quêtes.

Nous avons juré d’arrêter sa progression

A l’unanimité pour sa conquête.

Sachant que son rôle est déterminant,

L’heure est proche pour sa défaite.

 

Si cela s’avère inefficace, il est sauvé ;

Nous allons chercher d’autres artifices.

Nous le prendrons en aparté

Et adviennent ses vilains caprices.

Nous le châtierons à volonté,

C’est là notre vengeance consolatrice.

 

Parfois, on le voit se dérober,

Rampant, tel un cours d’eau.

Sournoisement, il décide de dévier

Pour détruire ce qui reste à nouveau.

Lui, cet habitué d’horribles faits,

Considérant le mal, un plaisir qu’il faut.

 

Le mal a été bien franc

Puisqu’il a détruit le corps.

Il n’a épargné ni cœur ni poumons,

Laissant derrière un triste sort.

Vous l’avez deviné, par son émargement,

Il vient de signer pour la mort !

 

 

07- Les compagnons de tous bords

 

Quels individus n’ai-je fréquentés

Dans l’existence comme la mienne ?

Chez chacun d’eux, j’ai récolté

Conflit ardent ou paix certaine.

En conséquence, j’ai remarqué

Que cela vaut bien la peine.

 

J’ai côtoyé le gardien de troupeaux,

J’ai appris l’art de paquager.

J’ai découvert des procédés nouveaux

Et tout ce qui se rapporte à ce métier.

De ce fait, je suis séduit aussitôt,

Quel charme cette vie semble cacher !

 

J’ai fréquenté l’érudit

Duquel j’ai appris des notions.

Avide est l’état de l’esprit

Ne demandant que l’instruction.

Mon but sera bientôt franchi,

Alors vous verrez mon ascension.

 

J’ai côtoyé des artistes et des poètes,

Je me suis mêlé à leur vie.

Ils mènent une existence qui s’entête

Mais pleine de charme à mon avis.

Rares ceux qui les interprètent,

Dans leur sillage, je me suis introduit.

 

Je me suis secoué de plus belle

Et j’ai rejoint la voie des dévoyés.

Dans le vice, à leur instar, j’excelle,

M’adonnant à toutes sortes de péchés,

Aux côtés de cette bande fraternelle.

En fin de compte, j’ai réussi à me délivrer.

 

 

J’étais un authentique rôdeur

Mais aucun engrenage ne m’a retenu.

J’ai vu de toutes les couleurs

Et que n’ai-je pas entendu ?

Il n y a que l’art, l’enchanteur

Qui m’a séduit et convenu.

 

J’ai enroulé la bobine des choses de la vie,

La mienne paraît grande et allongée.

J’en ai déroulé une longue partie,

A savoir si vos yeux l’ont remarquée.

A présent, ce sont des poèmes que j’ai mûris

En guise de message, je vous les dédie

 

 

08 - Les choses de la vie

 

Les préoccupations sont nombreuses,

J’en ai sélectionné bon nombre.

J’ai choisi les plus sérieuses

Pour en parler sans encombre,

Elles surgissent d’une façon mystérieuse,

Bien que j’ignore jusqu’à leurs ombres,

Et me pénètrent d’une allure curieuse.

 

La première faiblesse de l’homme est la crainte,

Elle est la cause de toute visée ratée,

Même si ta volonté, d’une ferveur empreinte,

Voulant à tout prix atteindre le but tracé,

A la fin, tu découvres des intentions restreintes,

La pratique est difficile, la théorie semble aisée.

 

C’est l’erreur qui semble aisée,

Combien en sont arnaqués,

En dépit de leur malice.

Aucun homme n’a échappé,

Sauf dieu, Dieu bien aimé

Et ceux qui refusent le service.

 

Le travail est un passe-temps,

Dès qu’on est dedans,

Les instants fuient à vive allure.

On oublie les tracas souvent,

C’est la santé soi-disant,

Même si la paresse ne provoque la mort sûre.

 

Le fâcheux viatique est la fainéantise,

Comme une ombre, elle nous méprise,

A chaque fois qu’on entame un projet.

En faire un fardeau est une bétise

Néglige la, je te précise,

N’aie aucun remords à son sujet

 

Le bon sens est une vertu magnifique,

Que tous les peuples revendiquent,

Elle se fait rare de nos jours.

Combien de solutions véridiques,

Aucun ne les communique,

Pourtant on les attend depuis toujours.

 

La jalousie est un vilain sentiment,

De ses excès, on doit être prudent,

Parce qu’elle cause des ravages.

Elle transforme les vivants en mourants,

Elle aveugle les voyants,

La raison des hommes fait naufrage.

 

Le pardon est un cadeau précieux,

De cette vertu, qui de nous n’en veut,

Par les temps qui courent ?

Il dénoue des cas litigieux,

Assure un monde merveilleux

Et la vie ne sera qu’amour.

 

 

Le plus beau jour est celui que nous vivons,

Hélas, il ne dure pas longtemps

S’il pouvait, au moins, s’allonger d’avantage.

Il nous a procuré tout ce que nous voulons,

La longueur, équivaut à cent ans,

Nous a délivrés des malheurs sans gage.

 

Ce qui vient au dessus de tout,

C’est bien l’amour fou,

Si tu le vis pleinement.

Tes jours paraîtront doux,

Les belles nuits au rendez-vous,

Ton visage sera rayonnant.

 

En conclusion, voici les choses de la vie,

Que chacun de nous, selon lui, apprécie,

Quand au mien, j’en viens de faire part.

Que vous y trouviez rejet ou sympathie,

Je les ai exposées avec modestie,

Excusez un peu ma tare.

Si quelqu’un a autre chose, le dit,

Qu’il l’avoue et le clarifie,

Nous l’écouterons à part.

 

 

 

 

09 - La négligence

 

Ah ! Si on pourrait considérer

La négligence comme arme en puissance!

Elle est capable d’engendrer

Catastrophes et souffrances.

Elle est là pour dévaster

La société en éternelles vacances.

 

La négligence est un vilain défaut,

Elle est la cause de bien de ruines.

Elle est pour des hommes un  bourreau,

La destruction est sa routine.

Que ce soit blanc ou noir corbeau,

Tout finit dans la ravine.

 

Autour de toi, jette un regard,

Les exemples ne manque point.

Parmi ceux qui chutent, la plupart

Négligent les choses de loin.

Toute la mémoire s’efface plus tard

Par la négligence et avec soin.

 

La négligence est maladive

Elle aveugle, tue et paralyse.

Semblable au feu que le foin avive,

Ceux qui sont atteint le disent.

Ou comme le courant qui arrive,

Et dévaste les frontières et les balises.

 

Chacun veut s’en défaire

De cette négligence maléfique.

Ensemble, soyons solidaires,

Bannissons ce fait endémique

Qui hante notre imaginaire,

Pour enfin connaître une vie magnifique

 

Beaucoup seront pénalisés,

Combien connaitront les prisons.

Leurs jugements seront les plus compliqués

Puisqu’ils sont des malfaisants.

Ils ont tué, détruit ou volé,

Ils sont pire qu’un fusil ou un tranchant.

 

D’un pied ferme et sans bruit,

Ses pratiques sont grandioses.

Elle rallonge les frontières ou les réduits.

Elle va vite et l’affaire est close.

Tel le noir de minuit,

Au petit jour elle s’impose.

 

 

 

10 - Mon père

 

Oh ! Toi père, le meilleur des pères,

Je le dis et je le répète.

Il n’a ni semblable, ni paire,

Dans la liste des pères complète.

Il est bon, je le préfère,

Merci Dieu, pour ta bonté parfaite.

 

Il est doux, connaisseur et savant,

De sa bonne éducation, il m’a forgé.

Il n’est pour personne indifférent,

De la justice, il fait sa primauté,

Il n’a que des amis, point d’opposants

On le sollicite souvent pour sa bonté.

 

Il s’est instruit à l’école de la vie

Et les préceptes de la religion.

Jeunes et vieux, tous réunis,

L’adorent et le choisissent comme compagnon,

Au point où l’ensemble de ses amis

Voient en lui un exemple vivant.

 

Son visage est toujours souriant,

Un esprit large et généreux.

Combatif, de ses tâches s’occupant,

Son chemin est droit et rigoureux,

Il demeure la fierté de ses enfants,

Les conseillant d’être vertueux.

 

Si tous les pères ressemblent au mien,

Le monde changerait de visage.

Si tous les pères ressemblent au mien,

Le monde ne serait pas sauvage.

Si tous les pères ressemblent au mien,

Chacun respectera son entourage.

 

Quand je regarde autour de moi,

Oh ! Père, je t’aime davantage.

La sainteté que j’admire en toi

Elève en moi, le rang de ton image.

Etre ton fils me procure la joie,

Que Dieu puisse allonger ton age!

 

Ma tendresse envers toi est réciproque,

A chaque fois que tu me le fais sentir.

La fierté que je te procure est sans équivoque,

En faire part aux amis est pour toi  un plaisir.

Je demande à dieu et je l’invoque

De prolonger notre union dans la joie, à l’avenir.

 

Mets ton béret avec engouement,

Sois hâbleur et hautain.

Tes espoirs sont réalisés maintenant,

Pour les filles et les garçons ; tu te souviens !

Vers toi, chacun de tes enfants

Est venu rendre hommage, un cadeau à la main.

 

 

 

11 - Le vent, ma monture à moi

 

Laisse-moi vivre dans le tourment

Qui me trace le cours de ma vie, tu le sais.

Je suis devenu tel un balai qu’on prend,

Oh, combien de rigoles a-t-il nettoyés ?

Ta belle étoile est clairvoyante, cela s’entend ?

Quant à la mienne, elle a les yeux fermés.

 

Tu as préféré l’éléphant comme monture,

Il t’a conduit tout droit sans virages.

Tu parais rayonnante, belle allure,

Ton chemin est tracé, sans détours, ni barrages

Quant à moi, le mauvais sort est ma nature,

Comme cheval, le vent est mon seul moyen de voyage.

 

En plein air, les mains dépourvues de brides,

Je ne dispose d’aucun pouvoir pour l’orienter.

Si vers ma voie préférée il me guide,

Sinon, il demeure le maître cavalier.

Parfois, il devient ouragan tyrannicide,

Me fait tourbillonner avant de me laisser tomber.

 

Ton voyage est agréable,

Dans la paix et la joie tu avances.

Ton but est apercevable,

Tu profites de tes réjouissances.

Et tout ce qui te paraissait improbable.

A présent tu le vis à outrance.

L’ennui est mon bourreau,

La hâte a anéanti tous mes sens.

On m’a installé sur un roseau,

Qui subit le vent sans résistance.

Tantôt vers le bas, tantôt vers le haut,

Il plie à sa convenance.

 

 

 

 

 

12- L’énigme

 

Combien de gens ai-je habillés ?

A combien d’autres j’ai rapiécé ?

Parmi les pauvres et les nantis.

Combien d’épines ai-je enlevées ?

Combien de furoncles ai-je percés ?

A ceux qui traînent des maladies.

 

Combien de boucles d’oreilles portées grâce à moi

A combien suis-je utile, c’est ainsi qu’on me voit,

Dans la vie de tous, je suis incontestable.

Oh ! Combien de mariées ai-je parées de surcroît,

Ainsi que leurs conjoints que j’ai embellis à leurs choix

Pour paraître devant les gens agréables

 

Combien de gens ai-je protégés,

Combien en ai-je couvert de près,

D’un habit sur mesure ?

De combien je m’en suis occupé,

Leur assurant des biens en quantité

Mais ils sont ingrats de nature.

 

J’ai pris conscience une fois trop tard,

Des services que j’ai rendus au départ,

Devenant semblable au laboureur des eaux.

Que voulez-vous? Je connais l’homme et son hasard,

Autrement, je n’ai aucun profit à part,

Mais j’ai fait ça parce qu’il le faut.

 

Si tous mes dires vous paraissent étranges,

Ce ne sont que des maximes que j’arrange

Et que j’ai pris du riche terroir.

Toutes ces paroles que je mélange,

Pour parler de moi et de l’aiguille en échange

Qui est resté nue, allez-y voir.

 

13 - La santé

 

La santé est une couronne, dit-on,

Qui orne la tête de l’homme bien portant.

Et sa vraie valeur, bien la connaissant,

Que les gens malades depuis longtemps.

 

Etant en bonne santé,

On prend tout à la légère.

Veillées, nuits blanches à l’étoilée,

Usure et errance amère.

Ivresse et tabacs variés,

La conséquence n’est que misère.

 

A chaque fois que survient la souffrance,

Le corps est dans tous ses états.

La fièvre provoque une effervescence

Et la chair s’évapore tel un frimas.

Tes os se brisent en abondance,

Quand aux entrailles, ne raconte pas.

 

Malheur si du lit tu deviens locataire,

Ta pauvre carcasse y sera meurtrie.

Tu sentiras fondre toute ta chaire,

Tel Job et ses épreuves en série.

Saisi d’angoisse, tu ne peux rien faire,

Et ton corps sera amoindri.

 

Si tu venais à être hospitalisé,

Dis-toi que ton état est sérieux.

D’un service à l’autre, tu seras traîné,

Tu vivras dans l’attente du jour odieux.

Ce qui te rongera le plus, est l’anxiété,

Le sort de ton futur sera vraiment curieux.

 

Des râles, des soupirs et des hurlements

Te seront des bruits quotidiens.

Des odeurs, oh ! Que c’est répugnant !

On dirait des excréments de chiens,

Ordures, médications et vomissements,

Dur de résister, j’en conviens.

 

Si l’opération te parait inévitable,

Prie et repent-toi au seigneur.

C’est à vrai dire, une mort inexorable,

A moins que pour le glas ce n’est encore l’heure,

Une fois réanimé et que tout est stable,

Tu t’éloigneras de leur manque de rigueur.

 

Une fois subi cette expérience,

Tu verras le mérite de la santé.

Tes insouciances et tes négligences,

Tu les maudiras à jamais.

Des que tu prôneras la vigilance,

Ça sera trop tard d’y remédier.

 

 

 

 

 

14-CŒUR DE GLACE

 

Tu m’as dit que ton cœur est de glace ;

La neige a couvert ses creux

Jamais par lui l’amour ne passe,

Il te parait monstrueux.

Ainsi de tes espoirs tu effaces

L’amour qui nous rend si heureux.

 

Ton pauvre cœur gelé renonce

Devant les embûches et les chutes.

Et devant le noir immense

Les yeux fermés, ton pied bute.

Tu dissimules ta souffrance

Qui t’accable sans que tu ne luttes.

 

Insensible, tu désespères ;

Ton cœur blasé s’est gelé.

Il est resté ordinaire

Et sourd quand il est appelé.

Il bat, mais est sans repères

Et ne vient guère t’interpeller.

 

Dans ton sommeil profond tu pénètres ;

Ton cœur dort profondément.

Même s’il bat, tu dois reconnaître

Qu’il n’aime à aucun moment.

Ton corps ainsi que tout ton être

N’éprouvent aucun sentiment.

 

La vérité est là, aujourd’hui ;

Sans tonnerre, l’éclair a luit.

Jusqu’au cœur il a pénétré.

Comme une lumière qui éblouit

A tout obstacle elle fuit ;

Elle éclaire l’œil frustré.

 

Le rayon de ton amour me suit

Comme le soleil qui chasse la nuit,

Sa chaleur en moi est rentrée.

Ton cœur est devenu heureux.

On s’est reconnu tous les deux.

Le feu de l’amour nous a sacrés.

 

Chacun s’est vu dans son rôle

Notre but nous est révélé.

Sans qu’on s’échange des paroles

Nos soupirs nous ont celés.

Libérés de nos geôles,

Notre idéal en est la clé.

 

De notre état nous sommes heureux

Pour nous le bonheur est permis.

Fini pour nous le rêve affreux

Et pour nos cœurs endormis.

Vivons pleinement à deux

Ce qu’on a vécu à demi.

 

Profitons de chaque instant ;

Goûtons la saveur du temps ;

Jouissons en chaque endroit.

En tout chemin que nous empruntons

Soyons heureux et contents

En y dansant avec joie.

 

 

15-L’ENVIRONNEMENT

 

La nature qui nous environne

Souffre d’un manque de vigilance.

D’elle ne se soucie personne ;

Elle subit nos négligences.

Des déchets qu’on lui donne

On voit partout la présence.

 

De leurs mains ils n’épargnent

Aucun lieu, ô mes frères.

Ni la forêt, ni la compagne

Ni les champs ni les rivières.

Et leur destruction gagne

Même le désert et la mer.

 

Chaque coin est un dépotoir ;

De tout côté sort la fumée.

La beauté n’est plus à voir ;

L’être humain l’a abîmée.

L’été nos maquis sont noirs

Par les incendies allumés

 

La pollution infecte nos rivières

Que les égouts ont détruites.

Et par de nuisibles matières

Les poissons ont pris la fuite.

Il se trouve que même les pierres

Par le vol leur masse est réduite.

 

La chasse, jadis notre détente

Faisait du gibier notre lot.

A présent, l’hameçon qui remonte

Ne nous ramène rien de l’eau.

Et si tu es naïf tente

D’avoir d’un piège un oiseau.

 

Les bosquets qui s’offraient à la sieste,

Le feu les a consumés.

De la verdure rien ne reste ;

Tout est mort ou abîmé.

Le désastre est manifeste ;

Et finira par nous enfermer.

 

On fait l’hygiène en sa maison

Sans balayer devant sa porte.

Et de nos repas nous faisons

Des gaspillages de toute sorte.

Nature nous savons la raison

De ton chagrin que tu supportes.

 

Chez nous s’amoncellent les ordures ;

On apprivoise la saleté !

En dedans, nos maisons sont pures,

Dehors, chaque coin est gâté.

Les semeurs de pourriture

Ont chassé la propreté.

 

J’aime quand le vent se lève ;

Il dévoile tout à nos yeux.

Et quand le tourbillon élève

Les immondices vers les cieux.

Il les rassemble puis achève

Par les semer en tout lieu.

 

 

Et la mer quand elle s’agite

Et va remuer ses creux

Dont les débris remontent vite,

On dirait qu’elle se prête au jeu.

Et quand l’agitation la quitte,

Vois tes méfaits de tes yeux.

 

Les mouches et les moucherons

Nous suivent et nous enveniment.

Les légions de morpions

Dans la pourriture s’agglutinent.

La puanteur infecte les environs

Par les charognes et les vermines.

 

Qui néglige l’environnement

Sur lui tout le mal retombe.

Amis, si nous l’imitons

C’est que nous creusons nos tombes !

Donnant l’exemple en nettoyant ;

L’initiative nous incombe.

 

Balayons devant nos portes

Epurons la nature entière

Il faut qu’on aille et qu’on sorte

Nettoyer puits et rivières.

Et parmi les peuples, de la sorte,

Notre nation sera fière.

 

Le 24-07-2008

 

 

 

 

Ahcène Mariche

 Ahcène Mariche est né le 21 février 1967 à Tala Toulmouts dans la commune de Tizi Rached à l’Est de la ville de Tizi Ouzou en grande Kabylie Algérie. Issu d’une famille modeste et jalouse de sa culture. Baignant dans un climat où la culture règne en maître, l’hérédité aidant car son grand-père maternel Ali n SAID était poète troubadour. Les gènes de poésie ont surgit en l’âme de AHCENE avec les compositions qu’il a signées en étant lycéen en classe de 2ème AS à Larbaa Nath Irathen. Les années 80 avec leur lot de revendications et le marasme qui y régnait a été un autre ingrédient pour la bonne cuisine de notre Ahcène. Dans sa poésie il multiplie les saveurs, les regards les analyses et se permet même de nouvelles approches et d’autres angles d’approche dans ses visions poétiques. Très calme de nature et attentif il prend toujours le soin de bien observer, mâcher ses mots…Très à l’écoute de sa société, très critique dans son regard, imaginatif à l extrême il pousse loin ses idées et nous convie à chaque fois à faire avec lui des voyages inédits voire des odyssées. Il est professeur de physique, cameraman et photographe, il mêle et entremêle la science à la littérature, l’image et le son, les rêves et la réalité qu’il traduit en juste mot pour dire et écrire…

 http://ahcenemarichelepoete.centerblog.net/

 

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